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BOULEDENEIGE 28 (1/2) : 5 ans de guerre - Bilan et perspectives en Irak - Thierry MEYSAN

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Message  Admin Jeu 27 Mar - 19:15

http://www.voltairenet.org/article156085.html


5 ans de guerre
Bilan et perspectives en Irak
par Thierry Meyssan*


Alors que la presse dominante s’interroge pour savoir si la nouvelle stratégie US en Irak fonctionne où s’il faut vite retirer les GI’s, Thierry Meyssan dresse un double bilan de la guerre d’Irak : celui des faits et celui des mensonges. Il observe le choix de la Maison-Blanche de tout sacrifier pour faire adopter la loi sur le pétrole et l’accord de défense irako-US. Et il en tire les conséquences prévisibles : la relance du conflit, la défaite annoncée dans les marécages d’Al-Basra, et la fin de l’empire états-unien.
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21 MARS 2008

Depuis
Beyrouth (Liban)





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La presse internationale consacre ses éditions des 19 et 20 mars à dresser le bilan de la guerre en Irak, cinq ans après le début de l’opération anglo-saxonne. Malheureusement, il ne s’agit aucunement d’un bilan politique, uniquement d’un prolongement de la campagne électorale états-unienne visant à répondre à la question du jour : faut-il ou non retirer les GI’s ? Deux arguments cyniques s’opposent. D’un côté les républicains ressassent que « L’escalade (surge), ça marche ! », c’est-à-dire qu’ils finiront bien par écraser cette rébellion et par dominer ce pays. De l’autre, les démocrates brandissent le dernier livre de Joseph Stiglitz, La Guerre de trois mille milliards de dollars, pour réclamer du beurre plutôt que des canons. Aucun des deux camps n’offre la moindre perspective, ni pour la région que les États-Unis ont dévasté, ni pour leur Empire au bord du vide.
Il est vrai qu’un bilan politique de la guerre en Irak devrait commencer par l’analyse des mobiles et des moyens mis en œuvres pour y parvenir. Or, ni la presse atlantiste, ni les candidats à la Maison-Blanche ne peuvent s’aventurer sur ce terrain car aucun n’a entrepris le début d’une amorce de reconnaissance de ses erreurs d’analyse et de révision de sa doctrine.
Pas de bilan sans révision des causes
On ne peut comprendre la guerre en Irak si l’on ignore —ou feint d’ignorer— d’une part les intérêts économiques en jeu, les plans sionistes d’autre part, et la coalition de ces deux forces. On ne peut comprendre comment l’administration Bush a plongé les États-Unis dans cette guerre si l’on persiste dans le mensonge du 11 septembre et la fable de la « guerre au terrorisme ».
Permettez-moi ici de rappeler comment la presse atlantiste refusa les évidences et persiste dans son erreur. Peu après les attentats de New York et Washington, je publiais un ouvrage de sciences politiques, L’Effroyable imposture, destiné au grand public. Après y avoir démontré l’inanité de la version bushienne des évènements, j’y étudiais en détail les conséquences politiques. J’annonçais ainsi le premier la guerre contre l’Irak que personne n’envisageait à l’époque, mais qui survint néanmoins l’année suivante. Cherchant un argument rapide pour disqualifier mon travail, le quotidien « de référence » (sic) Le Monde assurait dans un éditorial au vitriol que les conséquences de ma version du 11 septembre étaient si grotesques qu’elles suffisaient à démentir mes propos. Edwy Plenel écrivait en riant : « si l’attaque est venue de l’intérieur, et non de l’extérieur, elle est le résultat d’un complot ourdi par les éléments les plus extrémistes de l’armée américaine, qui voulaient obtenir le feu vert du président pour se lancer à l’assaut de l’Afghanistan et bientôt de l’Irak » [1]. Et les dirigeants du Monde, se ruant sur les plateaux de télévision au cri de « Nous sommes tous Américains ! », se gaussèrent en suggérant que j’avais onze ans de retard, l’attaque de l’Irak ayant eu lieu en 1991. Participant à la surenchère, le mensuel Le Monde diplomatique chroniquait mon ouvrage. Serge Halimi centrait son jugement sur une phrase du livre illustrant, selon lui, ma totale incompétence : « La réalité met à mal une autre hypothèse avancée comme élément de preuve. Ainsi on apprend (page 69) qu’ “Henry Kissinger est la figure tutélaire, l’inspirateur des faucons” à l’origine du coup d’État. C’est mal connaître l’histoire américaine » [2]. Problème : le rôle de M. Kissinger dans la préparation de la guerre d’Irak a été attesté depuis par Bob Woodward et le « cher Henry » imposa comme gouverneur d’Irak son protégé et associé, L. Paul Bremer III.
Permettez-moi d’observer que si les pandits se sont trompés, c’est parce que leur base de départ était fausse. Par conséquent, ils ne seront pas capables de comprendre la guerre au terrorisme tant qu’ils n’auront pas fait l’effort de réviser leur vision du 11 septembre.
Je rappelle au bon souvenir de mes contradicteurs que cette divergence de départ nous a conduits à interpréter de manière opposée chaque étape de la guerre d’Irak. Malgré les rapports des inspecteurs de l’ONU sous la direction d’Hans Blix, la presse atlantiste a avalé l’accusation anglo-saxonne selon laquelle Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive et de lanceurs capables de toucher la Grande-Bretagne en 45 minutes et Miami en quelques heures. Puis, elle s’est laissée hypnotiser par le show de Colin Powell au Conseil de sécurité accusant l’Irak laïque de soutenir les extrémistes religieux d’Al-Qaïda. Elle n’a pas douté un instant que les missiles de croisières qui s’abattaient sur Bagdad ne tuaient que les cadres du Baas et épargnaient la population civile. Elle nous a abreuvé d’images de la Libération de Paris où les Français en liesse applaudissaient les GI’s pour nous préparer à « vivre en direct la Libération de Bagdad », et elle a exulté lorsque quelques figurants ont renversé une statue de Saddam Hussein [3]. Elle a caché que l’Autorité Provisoire de la Coalition était une entreprise privée, établie sur le modèle britannique de la Compagnie des Indes et destinée à piller le pays [4] ; au contraire, elle a fait croire à ses lecteurs et téléspectateurs qu’il s’agissait d’un organisme public comparable à ceux qui reconstruisirent l’Allemagne et le Japon au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Arrêtons-là cette énumération nauséeuse et posons la problématique centrale : la presse atlantiste et les candidats à la Maison-Blanche persistent à affirmer que cette guerre était juste. Comme le président Bush n’a pas manqué de le souligner, il n’existe de débat que « sur la question de savoir si cela avait valu la peine de faire la guerre, si cela vaut la peine de poursuivre la lutte et si nous pouvons la remporter » [5]. En réalité, c’est une entreprise anachronique de colonisation visant à satisfaire à la fois les intérêts du lobby de l’énergie, du complexe militaro-industriel et de la colonie sioniste de Palestine.
Au passage, tordons le cou à quelque uns des poncifs qui noircissent les colonnes des journaux de la semaine. Il est de bon ton de dire que la guerre fut un brillant succès, et que c’est au lendemain de la chute du tyran que les choses se corsèrent. Pouvait-il en être autrement ? L’armée irakienne était placée sous embargo depuis sa défaite de 1991. Autrement dit, elle était désarmée. La Coalition a quand même utilisé des moyens démesurés pour la vaincre, comme on utilise une enclume pour écraser une mouche. Le problème n’était évidemment pas la victoire, mais l’après-Saddam Hussein.
Par ailleurs, la presse atlantiste fait reposer rétrospectivement la responsabilité de l’échec de cette période sur la décision de Paul Bremer de dissoudre l’armée irakienne. Les soldats démobilisés se seraient immédiatement transformés en insurgés. C’est une erreur d’analyse. Lorsque le gouverneur Bremer a dissout l’armée irakienne, celle-ci n’existait déjà plus. Ses hommes avaient préféré déserter que se rendre. Le chaos n’est pas venu de la décision de Bremer, mais du renversement de l’État, lequel était l’objectif de guerre du mouvement sioniste.
Encore une fois, si erreur il y a eu, elle n’est pas dans ce que la Coalition a accompli, mais dans l’interprétation que la presse en a fait.
Le bilan de la guerre pour les arabes, ce sont des souffrances et des destructions : 1 million de morts et 4,5 millions de déplacés et réfugiés ; des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants détenus sans jugement dans des prisons US ou irakiennes ; des régions entières irradiées et polluées jusqu’à en devenir inhabitables ; les vestiges des plus anciennes civilisations urbaines pillés, rasés, voire ensevelis sous l’asphalte. Pour les occidentaux, le bilan c’est le renversement des démocraties par le mensonge et l’obscurantisme, le retour des crimes coloniaux et de la barbarie, la transformation complète de l’économie des États-Unis en économie de guerre.
Mais une fois que nous avons ouverts les yeux sur cette noire réalité, nous devons réfléchir à ses développements futurs et à notre capacité de changer le cours de choses plutôt que battre notre coulpe.
Et maintenant ?

à suivre ...

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